Edito

Le Festival Itinérant de Marionnettes continue son chemin, il entraîne dans son sillon une formidable dynamique de découvertes et d’émerveillements autour d’une discipline artistique en plein essor et au centre du renouvellement des arts vivants.

Inscrit au cœur de Valenciennes Métropole depuis 7 ans maintenant, il a gagné la confiance de nombreux partenaires. Valenciennes Métropole, le Conseil Régional Nord Pas-de-Calais, le Conseil Général du Nord, la Politique de la Ville soutiennent une programmation artistique de qualité et des actions culturelles à destination de l’ensemble de la population. Lors de cette édition, nos « Brigades artistiques » seront à nouveau présentes dans les écoles de la Métropole avec des ateliers ludiques et éducatifs autour des arts de la marionnette et nous proposerons des formations professionnelles autour de la technique du théâtre de papier. Un partenariat avec le Réseau des Médiathèques du Nord est en train de se dessiner et nous serons présents au sein de nombreuses médiathèques de la métropole avec des expositions, des spectacles et des ateliers de découvertes.

Nous avons des envies, des idées, des projets pour développer nos actions, nous sommes volontaires et courageux, mais les temps ne sont pas très propices aux rêveurs. Les compagnies autant que les structures qui les accueillent se sentent menacées par la tempête qui se prépare.

En ces temps troubles, les dangers sont nombreux. Outre les difficultés économiques du secteur culturel et artistique, la fragilité grandissante des structures et des porteurs d’évènements, il y a cette ombre menaçante, celle du conformisme. Nous croyons sincèrement qu’il nous faut revendiquer un théâtre qui ose, qui provoque, qui dé-coordonne, qui dérange, qui grince, qui frémit.

Nous avons terriblement besoin de reconstruire de véritables échanges et parce qu’en passant par l’émotion nous éveillons notre regard sur le monde, alors mettons nous debout... Ne nous laissons pas soumettre à un théâtre qui arrondirait les angles, qui poserait une parole comme celle du plus grand nombre.

Ne laissons pas s’imposer un modèle unique qui ferait croire à nos enfants que l’imaginaire est au service de jolies histoires, que le monde est merveilleux et plein de gentils sentiments. Il est faux de croire que les gentils sont seulement gentils et que les méchants sont juste méchants, arrêtons de célébrer nos idées préconçues sur le monde merveilleux de l’enfance.

L’art se doit d’être au service de la ruse et non du mensonge.

Ils nous faut oser aller vers les œuvres qui tentent, qui cherchent, qui proposent une vision du monde qui nous stimule, qui nous permet la rencontre avec nos émotions, qui rendent debout et éveillé. Il nous faut des œuvres avec lesquelles nos idées peuvent combattre, lutter, dialoguer, s’enrichir. Nous avons besoin du public, d’un public bavard, qui ose poser son regard, un public courageux qui cherche avec acharnement et découvre des spectacles qui tentent de tisser des rencontres improbables entre une histoire et le regard qui la soutient.

Et même si elles ne sont pas parfaites, la fragilité de ce qui est osé vaut toutes les richesses du monde. Victor Hugo disait que « le théâtre est un point d’optique. Tout ce qui existe dans le monde, dans l’histoire, dans la vie, dans l’homme, tout doit et peut s’y réfléchir, mais sous la baguette magique de l’art ».

Alors nous osons, ABRACADABRA !!!

Caroline Delaporte, Stanka Pavlova, Denis Bonnetier

Renseignements et réservations

+33 (0)6 45 42 60 99